Nos rédacteurs ont relevé un texte sur internet dont le sujet est «la justice».
Le titre (Buralistes agressés à Évreux : un passage au tribunal pour « revenir au calme ») condense tout l’éditorial.
Sachez que le journaliste (annoncé sous le nom d’anonymat
) est reconnu comme quelqu’un de sérieux pour plusieurs autres articles qu’il a publiés sur le web.
La confiance est par conséquent parfaite concernant cet éditorial.
L’article a été édité à une date mentionnée 2024-01-25 11:53:00.
Publié le
25 Jan 24 à 19:53
Le 12 décembre 2023, nous vous partagions le témoignage du couple qui a repris le bar-tabac La Roseraie, rue d’Hardencourt, dans le quartier du Clos-au-Duc à Évreux (Eure). Aurélie et Bruno Boulan, se disaient victimes de loyers impayés (depuis le mois de septembre), d’insultes et de menaces de la part d’une famille à qui ils louaient un T3, au deuxième étage du bar. Une situation tendue qui a été jusqu’à l’agression du couple de buralistes, le 10 décembre.
L’histoire, qui aurait dû s’arrêter au conflit de voisinage, s’est conclue devant le tribunal correctionnel d’Évreux ce jeudi 25 janvier 2024. Et, surprise, le buraliste était lui aussi appelé à comparaître pour violence sur mineur de moins de 15 ans et injure à caractère raciste.
Plusieurs mois de tensions
À l’origine, il y a donc la proposition du couple de commerçants d’héberger la famille à l’étage, juste au-dessus de leur propre logement, à partir du 15 mai 2023. Des tensions naissent rapidement. Aurélie et Bruno Boulan se plaignent lorsque leurs locataires font un barbecue sur leur balcon en juillet. Un ensemble de mains courantes et de plaintes sont déposées au cours des mois suivants. Le buraliste se plaint, notamment, du bruit des enfants et de dégradations de son véhicule, garé dans la cour. Les locataires, eux, dénoncent le comportement violent de Bruno Boulan et accusent le couple de vouloir les forcer à partir en les menaçant. Une situation qui, somme toute, ne devrait pas mobiliser un tribunal correctionnel.
Le président d’audience, Bertrand Brusset, souligne qu’à « l’origine de l’énervement général, il y a un lien étroit entre les deux logements, pas fait pour amener la paix ».
Les tensions vont se cristalliser autour d’un portail que les locataires refusent de fermer. Ce qui aurait amené à une première scène de violences le 5 décembre, quand l’un des garçons des locataires, âgé de 6 ans, souhaitant passer par le portail, se serait retrouvé bloqué par le buraliste, qui lui aurait ensuite cogné son oreille contre le portail. Malgré le certificat d’un médecin, faute d’éléments suffisants, le tribunal finira par relaxer Bruno Boulan pour les violences sur mineur.
Des violences impressionnantes
Le 10 décembre, la situation a dégénéré. Une dispute a commencé devant le portail entre le mari de la locataire et le couple de buralistes, en présence de leurs enfants respectifs. Aurélie Boulan a commencé à filmer la scène avec son téléphone portable quand la locataire est sortie du logement, l’a insultée en fonçant droit vers elle avant de la frapper. « Je n’ai mis qu’une claque« , précise-t-elle à l’audience, quand la victime assure avoir reçu deux coups de poing (devant témoins). Des coups qui ont fait des blessures que le président Brusset juge impressionnantes, se basant sur les photos vues. Le certificat médical établi le jour même par le médecin fait état de dix jours d’interruption totale de travail, constatant des plaies au niveau de la paupière gauche et des hématomes.
Le buraliste aurait lui aussi été victime de violences (huit jours d’ITT), même si elles ne sont pas jugées ce jeudi.
Au cours de cette agression, Bruno Boulan a tenu des propos racistes pour lesquels le tribunal le condamnera à effectuer un stage de citoyenneté. « Je suis chez moi ici. Toi t’es pas chez toi. Retourne au Soudan », a-t-il lancé au mari de la locataire. « Je les reconnais. Ça ne me ressemble pas. C’est le résultat de six mois de stress. C’est la colère », affirme-t-il à la barre.
« Faire revenir le calme dans le quartier »
« On paye notre loyer. On nous fait passer pour des squatteurs à la télé. Oui, j’ai fait des bêtises en étant jeune [le casier de la trentenaire fait apparaître une dizaine de condamnations], mais maintenant, je suis juste une mère qui protège ses enfants », lance la locataire. Depuis, la famille a quitté le logement de la rue d’Hardencourt et s’apprête à entamer une nouvelle vie dans le sud-ouest de la France.
Loin des tensions ? C’est ce que souhaite le procureur Rémi Coutin, qui résume l’affaire avec le plus de justesse.
Il est fondamental pour la justice de veiller à rester dans son rôle et de ramener un peu de calme. Les faits sont désagréables, graves, mais classiques. Les réseaux sociaux s’en sont emparés, les extrêmes ne s’en sont pas privés.
Un tacle lancé, notamment, à l’encontre du média d’extrême droite CNews.
Pour les injures à caractère raciste, « des propos inadmissibles », et pour les violences, « tout autant inadmissibles », le magistrat requiert trois mois de prison avec sursis probatoire pour l’ex-locataire avec 120 h de travail d’intérêt général, et trois mois de prison avec sursis pour Bruno Boulan. « Une peine d’apaisement » pour « faire revenir le calme dans le quartier ».
Le tribunal se prononce pour une simple peine de stage de citoyenneté pour le buraliste et condamne la mère protectrice à six mois de prison avec sursis probatoire, ainsi qu’à suivre un stage de citoyenneté. La page devrait, désormais, être tournée pour toutes les parties impliquées dans cette affaire.
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